Après plusieurs mois d’étude des profils et propositions artistiques, les équipes de la Maison Gutenberg ont sélectionné huit lauréats et lauréates (+ trois autres courant de l’année 2023) qui exposeront leurs œuvres créées in situ. Chaque création, pensée pour un espace donné, devra se connecter aux enjeux du territoire et ainsi entrer en résonance avec son environnement proche — défini à partir des thématiques identifiées au préalable dans un diagnostic territorial. La créativité de chacun et chacune fera le reste !
Qui sont donc ces artistes sélectionnés pour faire résonner l’art à travers le territoire ?
Thierry Boutonnier
Avec ses filiations agricoles, Thierry Boutonnier (né en 1980 dans le Sud-Ouest de la France) tisse dans le maillage du vivant. Il reformule la question de la domestication à travers la cohabitation avec des non-humains et noue les arts et les sciences du vivant durant son parcours académique et au travers d’expérimentations collectives.
Artiste arboriculteur, il déploie un large panel de comportements singuliers face au système dit moderne. Et interroge ainsi notre exploitation et notre responsabilité à l’œuvre. S’ancrant dans des territoires spécifiques, ses œuvres sont éco-conçues et co-construites sur un temps long afin de broder des liens avec les populations et les contextes locaux, l’amener à participer à un ouvrage et échanger des savoirs et savoir-faire qui contribuent eux-mêmes à enrichir l’œuvre. En 2010, lauréat du prix COAL art & écologie, et fort d’intenses coopérations, il réalise des œuvres collectivement et en interdépendance avec des écosystèmes.
Premier Lauréat du prix COAL Art & Écologie en 2010, il travaille régulièrement avec cette association. Fort d’intenses relations, il réalise donc des œuvres collectivement et en interdépendance avec des écosystèmes comme pour Lausanne Jardin (2009), la Biennale d’art contemporain de Lyon (2017), le Grand Paris (depuis 2016) ou la Fabrique des Arts Vivants à Nyon (Depuis 2019). Son travail fait l’objet d’expositions en France et à l’international.
Caroline Le Méhauté
Empreintes des lois de la nature, les formes poétiques de Caroline Le Méhauté interrogent notre rapport au monde. Comment se situer ? Comment se positionner ? Comment prendre place ? Ses œuvres mettent en perspective l’impact que nos interrogations intimes et universelles peuvent avoir sur nous et notre rapport à l’autre.
Son travail est présenté dans des expositions personnelles et collectives dont : THE ELEMENTAL (Palm Springs, Californie); La Médiatine (Bruxelles); Block T (Dublin); Postfuhramt Ouest, (Berlin); Musée National du Burkina Faso (Ouagadougou). Elle reçoit les Prix Carré sur Seine et Art Collector 2020.
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Duo Evernia
Formé en 2020, le Duo Evernia regroupe Julie Escoffier, artiste plasticienne (ENSBA-Lyon 2013; ENPEG, Mexico 2014), et Héloïse Thouément, ingénieure chimie et environnement (PhD, TU Delft), spécialisée dans l’étude des pollutions environnementales.
Ce jeune duo étudie divers mécanismes de dégradation ou d’évolution, tout en enquêtant sur leurs causes et en proposant, sur la base d’un dialogue entre l’art et la science, une interprétation. Leur collaboration prend la forme de conférences, expositions, médiations, performances culinaires ou publications, tout en s’appuyant sur des recherches et des expérimentations variées. En 2021, le duo reçoit le prix Planète Art Solidaire de l’association Art of Change 21.
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Et aussi sur :
- Facebook de Julie Escoffier
- Instagram de Julie Escoffier
- Instagram d’Héloïse Thouement
- Site internet de Julie Escoffier
Didier Marcel
Didier Marcel est un artiste Dijonnais qui expose notamment dans les collections publiques du centre Georges Pompidou (Paris), Musée d’Israël (Jérusalem), Nouveau Musée National de Monaco, Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, MAMCO (Genève)…
Il travaille la sculpture à grande échelle dans l’espace public, qui aborde des méthodes de travail collectives liées à l’utilisation de technologies industrielles, où la question du « local » s’impose comme une réponse au global. Des formes autonomes sont obtenues par des moulages d’éléments naturels (terres labourées, sol cultivés, arbres, rochers) qui sont déréalisés par une somme d’opérations telles que cadrage, flocage des surfaces, redressement au mur et mise en hauteur.
Vahan Soghomian
Vahan Soghomian est né à Lyon en 1982, où il vit et travaille. Diplômé de l’École supérieure d’Art d’Aix-en-Provence avec les félicitations du Jury en 2008, il est membre du Laboratoire Espace Cerveau depuis 2016. Vahan construit des écosystèmes qui nous invitent à explorer de face notre imaginaire. Ses recherches procèdent par analogies, explorant la « plasticité » de l’Art en son sens des mécanismes cérébraux. Ils questionnent la potentialité d’adaptabilité et d’évolution, en fonction des lieux d’où le travail se déploie, ainsi que des êtres avec qui faire. Il utilise pour cela la faculté de fonctionner par associations, pour mettre à l’oeuvre des mécaniques inconscientes, opérant cachées, pour résister.
Parmi ses dernières expositions :
2021 CAP Centre d’art Saint-Fons exposition personnelle
2022 Festival « Superspectives » performance dans le jardin de la Fondation Bullukian
2022 Exposition collective MENK – CAC Mont-de-Marsan
2023 « À pleins poumons ». Exposition collective. Fondation Bullukian, Lyon
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Stefan Shankland
Stefan Shankland est artiste plasticien, chercheur et enseignant à l’École d’architecture (ENSA) de Nantes. Il mène depuis près de vingt ans des projets de recherche et de création en lien avec les transformations urbaines. Il est principalement connu pour ses interventions artistiques dans l’espace public, son implication dans des projets d’économie circulaire et la conduite de recherches explorant nos représentations des mutations.
Il est notamment l’auteur du MARBRE D’ICI — un protocole de transformation des gravats issus des démolitions d’immeubles en un béton recyclé à haute valeur ajoutée écologique, esthétique, patrimoniale et sociale. Lauréat du prix COAL art et écologie en 2011, le MARBRE D’ICI s’est depuis développé au travers de multiples commandes publiques et privées, des résidences de création, des expositions et de nombreuses collaborations avec des designers, architectes, paysagistes et urbanistes en France et à l’étranger.
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Nathanaël Abeille
Né en Ardèche en 1986, Nathanaël Abeille est un designer diplômé de L’ENSAD en 2011 et de l’ENSAD Lab en 2014. Après deux années aux Ateliers Jean Nouvel, il s’installe en indépendant, et travaille actuellement à Marseille. L’artiste produit principalement des réflecteurs, une typologie d’objets quasiment inexistante dans notre civilisation. Ses installations dans l’espace public et ses objets gravitent autour du Soleil.
Il privilégie l’installation de dispositifs pérennes dont la technicité est souvent rudimentaire. Son travail consiste à modifier de façon infra-ordinaire ce qui existe. Par réflexion, il réforme deux axiomes : l’immuable diagramme solaire, et l’intouchable architectonique de nos villes. Par exemple, le soleil peut entrer par une fenêtre plein Nord. Concernant le dessin, l’efficacité lumineuse de ses interventions est traitée avec autant de soin que leur impact décoratif.
C’est quoi, un réflecteur ?
Par réflexion, les grecs brûlaient les voiles des navires assaillants. Les égyptiens eux, réverbéraient les rayons du Soleil pour éclairer le centre de leurs pyramides. Nous habitons maintenant dans des villes très grandes. Et la quantité d’habitats privés de soleil est très grande, elle aussi. Trop grande. On dit que ces habitats sont mal orientés, et bien souvent, on allume la lumière de leur plafond sans trop réfléchir. Lorsqu’ils rebondissent sur l’eau qui coule sous un pont, ou sur la mer qui clapote au bord d’une coque, les rayons de soleil réfléchis dessinent des motifs phénoménaux. Et si l’on observe nos villes, on voit parfois une façade en verre qui renvoie du soleil vers ses voisins d’en face, de façon fortuite. On se rend compte que même les carrosseries des véhicules renvoient par ci par là des rayons solaires. Est alors venue l’idée de faire des réflecteurs…
Laurent Pernot
Né en 1980, diplômé de l’université Paris VIII puis du Fresnoy studio national des arts contemporains, Laurent Pernot développe « une pratique polymorphe qui explore la condition humaine à travers le temps, le langage et la nature. » Contemplatives ou méditatives, discrètes ou monumentales, ses œuvres manifestent souvent une atemporalité, interrogent les paradoxes inhérents à la mémoire, et s’intéressent à des sujets qui transcendent les âges et les civilisations. Ses recherches empruntent à l’histoire, à la philosophie et à la poésie.
Lauréat du prix SAM en 2010, il expose aussi dans des musées, des fondations, et collections à travers le monde (Espace culturel Louis Vuitton, Palais de Tokyo, Grand Palais, Centre Pompidou, Moscow Museum Of Modern Art (MMOMA), Biennale de São Paulo, Sketch Gallery à Londres…) Il a également collaboré avec la maison Yves Saint Laurent et Jean-Paul Gauthier.
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Amandine Guruceaga
Née en 1989, Amandine Guruceaga vit et travaille à Marseille. Elle est diplômée de l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille en 2013.
Alchimiste de la matière, Amandine Guruceaga transcende les matériaux ordinaires pour les transformer en témoignages fragiles du monde qui nous entoure. Toujours en résonance avec l’histoire et le contexte local dans lequel elle s’établit, l’artiste interroge les notions de mutabilité, de précarité et de résilience. Dans ses œuvres, elle nous convie à une exploration sensorielle, à la découverte de la beauté et de la complexité des surfaces, ces interfaces entre le visible et l’invisible, l’organique et l’inorganique.
Elle a exposé son travail dans de nombreux lieux tels que la Galerie Julie Caredda, la Friche la Belle de Mai, la Galeria Quadrum, The Pipe Factory, la Villa Arson, le Musée d’art contemporain de Montélimar, le Parc de la Villette ou encore le Vent des Forêts. Elle a également reçu le Prix des Révélations Emerige en 2018 et le Prix des Ateliers de la ville de Marseille en 2017.
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Deux artistes supplémentaires seront à découvrir dans les prochains mois… restez alerte !