Thierry Boutonnier
Le verger des maturités
Œuvre arboricole et collective – 2025
Circuit Les balcons de l’abbaye – Sain-Bel / Savigny
Chemin des places
L’œuvre
Avec Le verger des maturités, la pluie nous donne le temps qui nous reste à cueillir ici. Cette œuvre collective de Thierry Boutonnier se matérialise en premier lieu par une forêt-verger traversant une histoire récente de l’arboriculture. Les pommiers de plein vent voisinent avec les cerisaies, des arbres témoignent d’une agriculture qui se transforme. Ce paysage féral, composé avec l’artiste et l’aide de nombreux habitants, artisans et arboriculteurs devient aujourd’hui le lieu d’une culture robuste. Ce terrain se veut comme un observatoire d’un art arboricole favorisant la biodiversité. S’inspirant de l’agroforesterie, cette œuvre ne renie pas la friche fertile existante qui nourrit le sol et préserve l’eau. Cet art du végétal s’accompagne d’une démarche pédagogique pour lire ce paysage des transitions. Douze balises donnent ainsi les clefs de lecture de l’évolution des paysages et des écosystèmes agricoles à travers des témoignages de ceux qui les cultivent. Ces paroles conduisent vers un pavillon du verger qui se veut comme un point d’observation de la parcelle concernée et des alentours. Cette cabane est également un impluvium qui garde l’eau de pluie et donne la mesure du temps via une horloge à eau.
L’artiste
Né en 1980, Thierry Boutonnier vit et travaille à Lyon. Il affirme ses filiations agricoles et développe sa pratique artistique en affrontant la question de la domestication de la nature. Il mêle ainsi les arts et les sciences du vivant durant son parcours académique et au travers de ses expérimentations collectives.
Artiste arboriculteur, il met en œuvre des alternatives pour affronter l’exploitation et poser la question de notre responsabilité. Adossé à la puissance du végétal, Thierry Boutonnier s’emploie à développer des projets collectifs qui s’ancrent dans des territoires spécifiques. Ses œuvres sont conçues et coconstruites sur un temps long. Ici, il a œuvré avec l’Ecole de Production La Giraudière, les agriculteurs et agricultrices, et l’association arthropologia.
Le contexte patrimonial
L’arboriculture est, avec la viticulture et l’élevage, l’une des principales activités agricoles du pays. On compte plus de quatre cents hectares de vergers sur tout le territoire, plantés entre 300 et 700 mètres d’altitude, sur des terrains sains et bien drainés des coteaux. Parmi ces productions arboricoles, la plus renommée est la cerise dite de Bessenay qui a fait sa réputation bien au-delà du Pays de L’Arbresle. Les différences d’altitude et d’exposition permettent aux arboriculteurs de cultiver un grand nombre de variétés et d’échelonner leur production de fin mai à la fin juillet. La région de Bessenay compte aujourd’hui plusieurs centaines d’exploitations qui produisent quelque trois mille tonnes de cerises par an, soit 8 % de la production française. Les cerises s’exportent également à l’international.