Stefan Shankland
{Accolade Lapidaire}

La croisée des chemins – L’Arbresle / Eveux
Place de la République

Visible en plein cœur de L’Arbresle, l’œuvre de Stefan Shankland s’intègre efficacement au lieu, à son histoire et à son usage. Elle s’inscrit en toute logique dans le parcours de cet artiste qui travaille depuis une vingtaine d’années sur de tels projets de transformation. À la jonction de différents enjeux sociaux essentiels, il crée en considérant « ce qui relève de l’urbanisme, de l’état du territoire, de la création contemporaine et des enjeux qui touchent à la transition écologique ». Réalisée sur la place de la République, {Accolade lapidaire} a été pensée plane, à fouler comme un sol ordinaire mais révélant les secrets des lieux à qui s’y intéresse.

Visuellement, elle offre sept motifs, tous issus du patrimoine architectural de la ville, tous ainsi redonnés à voir et à penser. Aidé dans sa démarche par l’association des Amis du Viel Arbresle, Stefan Shankland a proposé aux habitants qui le souhaitaient une visite pour découvrir les endroits où ont été prélevés ces fameux motifs, d’époques et de styles différents. Ce que permet aussi un petit livret reliant l’œuvre au Vieil Arbresle et à l’histoire géologique du territoire.

Au creux de la matière

Une visite s’est également tenue dans une carrière où sont récupérés les matériaux pour produire du ciment. Naturellement lié à l’architecture, le patrimoine géologique est lui aussi une composante capitale de l’œuvre : sa matière la constitue comme elle fait le corps des bâtiments d’hier et d’aujourd’hui.

Le béton utilisé par Stefan Shankland est quant à lui très particulier ; fait de déchets recyclés issus de chantiers réalisés localement, de calcaire et de la fameuse pierre jaune du pays de L’Arbresle. Épaulé par le géologue Bruno Roussel, « qui connait l’histoire du temps profond ayant façonné ce territoire », l’artiste explique avoir été inspiré par les argiles aux couleurs extraordinaires observées dans la carrière pour créer cette « nouvelle matière première » : « du violet au gris-bleuté, de l’orange-jaune à l’ocre, ces couleurs m’ont servi de référentiel pour la composition, tout comme les granulats dorés que l’on a utilisés ici. ». Les époques se mêlent et se rencontrent dans une danse entre les savoir-faire, les connaissances et la matière.

Pour intégrer au mieux l’œuvre à l’existant, c’est l’entreprise qui avait réalisé la place et en connaissait parfaitement les fondations qui a pris en charge la fabrication de cette {Accolade lapidaire}. Simplement inscrite dans le sol, la création de Stefan Shankland vient souligner la richesse d’un lieu prêtant à l’émerveillement, dans une accolade discrète et bienvenue.

LE CONTEXTE PATRIMONIAL

La ville de L’Arbresle juxtapose plusieurs époques historiques : gallo-romaine, médiévale, Renaissance, industrielle, moderne, contemporaine. Cela se manifeste particulièrement sur le secteur de la place de la République par la présence de l’hôtel des Valous d’époque  Renaissance, d’une ancienne usine de tissage ou encore du bâtiment de la médiathèque actuelle datant de la fin du XIXe siècle.

Nous retrouvons parfois cette juxtaposition sur un même édifice, à l’image de  l’ancienne mairie (au n°1 de la place) où se retrouvent plusieurs pierres utilisées à des époques différentes : calcaire à gryphées d’Apinost (Bully) et des Mollières (L’Arbresle) et calcaire jaune des Carrières de Glay (St Germain Nuelles).

Plus d’informations sur la conception de l’œuvre : http://marbredici.org/accolade-lapidaire