Amandine Guruceaga
Passage Tissage

Les balcons de l’abbaye – Sain-Bel et Savigny
Lieu-dit Les Moulins

L’ŒUVRE

Passage Tissage est une invitation à suivre le fil de l’histoire naturelle, rurale et industrielle du Pays de L’Arbresle, rendant notamment hommage à l’ère du tissage sur ce territoire. Par l’entrelacement et le maillage de matières métalliques, l’œuvre évoque les enclos destinés au bétail, premiers éléments tissés par l’humanité. Les piquets entourés de feuillards dorés font quant à eux référence à l’ancienne usine arbresloise « Les Fils d’Aimé Fichet », réputée pour sa fabrication de fil d’or.

Cette sculpture, tel un cheminement linéaire à parcourir, agit comme une clôture agricole, elle dessine et structure la campagne environnante. À travers son œuvre, l’artiste questionne ainsi la  transformation du paysage par l’agriculture et cherche à tisser des liens entre les  époques, célébrant l’héritage et l’identité
ancestrale du Pays de L’Arbresle.

L’ARTISTE

Née en 1989, Amandine Guruceaga vit et travaille à Marseille. Elle est diplômée de l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille en 2013. Alchimiste de la matière, Amandine Guruceaga transcende les matériaux ordinaires pour les  transformer en témoignages fragiles du monde qui nous entoure. Toujours en résonance avec l’histoire et le contexte local dans lequel elle s’établit, l’artiste interroge les notions de mutabilité, de précarité et de résilience.

Dans ses œuvres, elle nous convie à une exploration sensorielle, à la découverte de la beauté et de la complexité des surfaces, ces interfaces entre le visible et l’invisible, l’organique et l’inorganique.

LE CONTEXTE PATRIMONIAL

L’industrie textile a durablement marqué les campagnes autour de Lyon. Au Moyen-Âge, le Beaujolais et le Lyonnais tissent la laine et le chanvre, puis le coton au XVIIIe siècle.

Le tissage de la soie  (particulièrement du velours), d’abord cantonné à Lyon, se délocalise au début du XIXe siècle dans les campagnes où les fabricants lyonnais trouvent une main-d’œuvre expérimentée mais plus docile et moins chère. Vers 1850, les premières usines-internats apparaissent dans la région de L’Arbresle et emploient une main-d’œuvre rurale essentiellement féminine. À partir de 1890 apparaissent les métiers mécaniques mus par la vapeur puis par l’électricité. Alternant les périodes de prospérité et de crises, le tissage fera vivre la région jusque dans les années 1960.