Caroline Le Méhauté
Négociation 147 – Intimité du visible

Les balcons de l’abbaye – Sain-Bel et Savigny
Cimetière de Sain-Bel

L’ŒUVRE

L’œuvre met en avant les relations étroites qu’entretiennent le minéral et le vivant. La roche, support matriciel du vivant, contient les minéraux indispensables à son évolution. Le Pays de L’Arbresle témoigne de cette relation et constitue une véritable mosaïque géologique. L’œuvre se déploie en cinq grands verres dans lesquels sont intégrées des images de roches et de minéraux caractéristiques du gisement des mines de Sain-Bel. La pyrite de fer et de cuivre qui a fait l’objet d’une extraction durant plusieurs siècles, est ici accompagnée des quatre autres roches présentent dans ce gisement : le basalte, le granite, le gneiss et la rhyolite.

Comme extraite du sol, l’œuvre déploie la cartographie intérieure de ces roches. Les images ont été réalisées à partir des roches échantillonnées sur le territoire, puis analysées au microscope polarisant. L’extraction minière a entraîné une
pollution des sols en acide et métaux lourds. En parallèle de cette œuvre, Caroline Le Méhauté a mis en œuvre
un acte performatif visant à restaurer les sols par des plantes via la technique de la phytoremédiation.

À proximité immédiate des anciennes mines de Sain-Bel, Caroline a ainsi mené un chantier participatif de plantation. Cette technique d’extraction des polluants par les plantes améliore la qualité des sols, attire les pollinisateurs et favorise la biodiversité. Cinquante ans après leur fermeture, l’histoire des mines de Sain-Bel évolue.

L’ARTISTE

Née en 1982, Caroline Le Méhauté vit à Toulouse et Bruxelles. Elle est diplômée de l’École supérieure des Beaux-Arts de Marseille ainsi que d’une Maîtrise en arts plastiques de l’université Toulouse Jean-Jaurès.

Empreintes des lois de la nature, les formes poétiques de Caroline Le Méhauté interrogent notre rapport au monde. Ses oeuvres mettent en perspective l’impact que nos interrogations intimes et universelles peuvent avoir sur nous et notre rapport à l’autre.

LE CONTEXTE PATRIMONIAL

Sain-Bel conserve des témoignages de deux périodes fastes de son histoire. Sur leurs promontoires, le château de Montbloy, construit vers 1190, et l’ancienne église romane évoquent la cité médiévale et la place forte de l’abbaye bénédictine située tout proche à Savigny.

Dans le vieux bourg subsistent les souvenirs de la cité industrielle et commerciale des XVIIIe et XIXe siècles : hôtels, moulin, usine de tissage et tannerie disparus… Les vestiges des anciennes fonderies rappellent l’exploitation des gisements de pyrite dans les communes voisines de St Pierre la Palud, Sourcieux et Chevinay, connus sous le nom de « Mines de Sain-Bel », du XVe au XXe siècles.