Vahan Soghomonian
ORG-MITRA

D’or et vin – Saint-Germain-Nuelles
Passage sous l’A89

L’ŒUVRE

ORG MITRA est un instrument topographique créé pour faire chanter une autoroute et murmurer un tunnel.

Considérant ce dernier comme une cavité artificielle, l’œuvre prend la forme de stalactites descendant du plafond, ses couleurs renvoient aux pierres dorées comme au soleil. La composition sonore est constituée d’unités musicales provenant d’une maquette sonore dont les séquences répondent à la fréquentation de l’autoroute. La composition propose également des unités de langage via des poèmes génératifs issus d’une enquête réalisée après des habitants du Pays de L’Arbresle. L’artiste a notamment questionné ceux qui habitent ce territoire sur le futur de l’humanité : À destination des êtres de l’an 3 356, qu’est-ce que le temps aujourd’hui, à quoi il ressemble ?

L’œuvre d’art s’active par la rencontre, l’instrument est alors déclenché par
les passages des marcheurs dans le tunnel. L’artiste propose ainsi une composition oraculaire, singulière à chacun.

L’ARTISTE

Né à Lyon en 1982, Vahan Soghomonian vit et travaille à Lyon. Diplômé de l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence en 2008, il est membre du Laboratoire Espace Cerveau de l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne depuis 2016. Vahan construit des écosystèmes qui invitent à explorer notre imaginaire.

Ses recherches procèdent par analogie, explorant la « plasticité » de l’Art en considèrent les mécanismes cérébraux. Elles questionnent la potentialité d’adaptabilité et d’évolution, en fonction des lieux d’où le travail se déploie, ainsi que des êtres avec qui collaborer. Il utilise pour cela la faculté de fonctionner par associations, pour mettre à l’œuvre des mécaniques inconscientes, opérant cachées, pour résister.

LE CONTEXTE PATRIMONIAL

Aussi appelée la Transeuropéenne, cette autoroute relie Bordeaux à Lyon, en passant par Clermont- Ferrand. Le chantier global fut titanesque, comparable à celui d’une autoroute de montagne : trois tunnels, huit viaducs et cinq échangeurs. Le projet a été lancé en 1991 dans le but de désenclaver le centre de la France.

Le dernier tronçon de l’A89 qui dessert le Pays de L’Arbresle est long de cinquante kilomètres et a été mis en service en 2013. Localement, l’autoroute répond à un besoin de rapprochement avec les grandes villes
voisines. C’est un lien direct vers l’extérieur du territoire, favorisant son attractivité et son développement économique. Cependant l’autoroute amène aussi son lot de conséquences écologiques : altération des habitats naturels, fragmentation spatiale des écosystèmes, rejet de CO2.