Le patrimoine remarquable du territoire du Pays de L’Arbresle (géologique, historique, architectural, industriel, naturel, agricole ou vernaculaire) est urgent à préserver – tant il est dense et diversifié. Ce Pays, situé à une vingtaine de kilomètres au Nord-ouest de Lyon, rassemble 17 villes et villages. Habillé de vergers et de cerisiers, maquillé de sa pierre dorée, abreuvé de torrents (la Brévenne notamment), coloré de vignobles et rehaussé par ses monts, L’Arbresle porte les marques du temps – qui a peu à peu façonné le territoire. Si la transformation de ses paysages est flagrante depuis la modernité, l’Anthropocène, cette nouvelle époque inculpant l’activité humaine comme principale responsable de la transformation des écosystèmes de la planète, a accéléré le processus.

Mais alors comment conscientiser, sensibiliser, ralentir peut être (?) et préserver l’existant, encore bien debout ? Une des réponses est l’art.

« Les parcours artistiques et culturels des Murmures du Temps valoriseront le patrimoine élargi du Pays de L’Arbresle tout en proposant de nouvelles lectures et de nouveaux récits via le prisme artistique. Explique Romain Weber, directeur artistique de la Maison Gutenberg. Comme beaucoup d’autres zones périurbaines françaises, le Pays de L’Arbresle cristallise un certain nombre de contradictions entre la volonté de préserver la nature et la nécessité d’un développement économique du territoire. Face à l’urgence climatique et aux dérèglements actuels, nous devons apprécier les transformations humaines, anciennes ou récentes, comme des témoins de notre histoire qui nous permettrons d’avancer. Il s’agit de composer avec l’existant et d’imaginer collectivement des futurs souhaitables. » Les trois parcours chercheront à modifier les perceptions que nous avons du territoire pour repenser les rapports que nous entretenons avec notre environnement, et tendre ainsi vers un développement plus durable.

L’élaboration des parcours

Pour connecter les futures œuvres des parcours aux enjeux du territoire, une première étape s’est imposée: l’enquête scientifique, réalisée par l’École Urbaine de Lyon, en amont. À l’ère de l’Anthropocène, comment relier un projet artistique fort avec l’espace, l’agriculture, l’eau, l’air, l’énergie, les transports, les écosystèmes, les ressources, les déchets, l’économie ? C’est la question à laquelle ces doctorants et doctorantes se sont confrontés, partant à la rencontre des acteurs, des occupants, des sols, des matériaux, du bâti…

Trois circuits aux thématiques variées se sont alors dessinés, permettant d’obtenir une vision d’ensemble du Pays de L’Arbresle : un premier dans le centre historique de L’Arbresle, un deuxième autour de Saint-Germain-Nuelles et des Carrières de Glay, et le dernier autour de Sain-Bel et Savigny.

Le temps de vivre

Les onze artistes contemporains (dont les identités sont révélées sur les réseaux sociaux des Murmures du Temps au cours du mois de mai) nous inviteront, grâce à leurs œuvres disposées sur les parcours, à repenser les rapports que nous entretenons avec notre environnement. C’est donc naturellement qu’une politique de mobilité douce s’est imposée pour ce projet : les parcours seront praticables essentiellement à pieds, où les visiteurs et visiteuses pourront découvrir une œuvre ou un élément du patrimoine toutes les 15 minutes de marche. Prendre le temps, découvrir les chemins peu empruntés, et observer, voilà l’essence même du projet. Toutes les œuvres appelleront, à leur manière, tantôt les thématiques de l’Histoire France ou les manifestations et résilience du vivant, tantôt la domestication de la nature, ou les flux et connexions. Rendez-vous donc à l’été 2024 pour découvrir, à pied, le passé connu et méconnu du territoire à travers l’art…

En attendant, des actions de médication culturelle à destination de toutes et tous ont lieu régulièrement sur le territoire pour l’apprivoiser autrement ! Toutes les informations en ligne sur l’agenda de la médiation.